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Les saletés de la guerre propre
Du Golfe au Kosovo, en passant par la Bosnie, les Américains ont utilisé des munitions renforcées à l'UA. Malades, de nombreux vétérans accusent les autorités militaires. Lesquelles minimisent les effets pathologiques de ce matériau radioactif.
C'était il y a tout juste dix ans. Les images, relayées par CNN, ont fait le tour du monde. Celles de la plus vaste opération militaire depuis la Seconde Guerre mondiale après l'invasion du Koweït par l'Irak le 2 août 1990. Puis la victoire écrasante de la coalition occidentale en février 1991 contre un Saddam Hussein dont on prédit alors la chute. Et le défilé triomphal sur la 5e Avenue à New York des boys, au retour d'une guerre qui se veut «propre» pour la première fois de l'Histoire. Une guerre nourrie de bombardements à précision chirurgicale, destinés à appliquer la doctrine américaine du «zéro mort».
Dix ans après le conflit, le contraste est flagrant: le maître de Bagdad règne sans partage, l'embargo aurait fait 1 million de morts selon l'ONU, et la guerre n'a pas été plus propre que les précédentes.
Blessures de guerre
Au contraire. Elle continue à faire des victimes, et pas seulement du côté irakien. Après l'ivresse de la victoire, les vétérans se sont réveillés avec des blessures de guerre inattendues. Leucémies, cancers des ganglions, perte de mémoire, problèmes de concentration, fatigue chronique, perte de poids, déficiences pulmonaires, sperme brûlant sont les symptômes inexpliqués dont ils souffrent. Sans compter les enfants de vétérans atteints de malformations congénitales. Sur les 697 000 soldats américains engagés dans l'opération «Tempête du désert» du 17 janvier au 28 février 1991, 183 000 touchent aujourd'hui une pension d'invalidité, selon le National Gulf War Resource Center, la principale association de vétérans. Et presque 10 000 sont décédés des suites de la guerre que, faute de mieux, on a baptisées «syndrome du Golfe»: un ensemble de maladies aux causes mal identifiées.
Marc De Ceulaer, 42 ans, souffre des mêmes maux que les vétérans américains. Mais lui n'a pas servi dans le golfe Persique. Ce solide gaillard belge, engagé sous la bannière des Nations unies, était en Bosnie en 1994-1995. Marathonien accompli avant de partir pour les Balkans, il affirme être «incapable de courir 1 kilomètre» depuis son retour. Devenu membre de la branche militaire du Syndicat libre de la fonction publique (SLFP), il cherche maintenant à comprendre l'origine de ses problèmes physiques. Et à aider ses collègues du syndicat, touchés, comme lui, par ce qu'on appelle dorénavant le «syndrome des Balkans».
Parmi eux, cet autre vétéran de Bosnie atteint de narcolepsie. «Je ne peux plus faire de moto, je m'endors en conduisant, explique-t-il. Et mes problèmes de concentration m'ont fait perdre mon boulot.» La plainte déposée contre X pour «empoisonnement» le 12 janvier à Bordeaux par le vétéran français Hervé Desplat, président et cofondateur de l'Association des victimes du Golfe (Avigolfe), a encouragé ce Belge à faire de même le 17 janvier, avec deux autres vétérans, à Bruxelles. L'an dernier, cinq militaires belges sont décédés de maladies contractées pendant leur séjour dans les Balkans. «On nous empêche d'avoir accès à nos dossiers médicaux, comme si on voulait nous cacher quelque chose, explique Marc De Ceulaer. Nous demandons une enquête indépendante pour établir la vérité.»
Servir la patrie, oui, servir de cobayes, non
Les Belges ont été parmi les premiers à demander des comptes en Europe. A présent, ils sont suivis par les vétérans italiens, anglais, espagnols, allemands, grecs, hongrois ou roumains atteints de leucémies ou de lymphomes après avoir servi au Kosovo pendant les bombardements de l'Otan en 1999. En Italie, le décès, fin décembre, de cinq vétérans des Balkans atteints de cancers a secoué l'opinion. Les Français ne sont pas épargnés: six cas de leucémies et de lymphomes suspects sont actuellement traités par les services de santé des armées. Dix-huit décès sont discutés. Quelque 190 vétérans du Golfe ont rejoint Avigolfe depuis sa création, en juin. Avec, toujours, la même frustration, résumée par une phrase: «Nous sommes partis pour servir notre patrie, pas pour servir de cobayes.»
Tous veulent savoir la vérité sur les origines de leurs maladies. Et tous soupçonnent un matériau au nom étrange, familier des scientifiques mais peu connu du grand public: l'uranium appauvri (UA). Un métal radioactif particulièrement dense, utilisé pour la première fois par les Américains et les Britanniques pour renforcer leurs munitions antichars contre les tanks de Saddam Hussein, puis par l'Otan en Bosnie en 1995 et au Kosovo en 1999 contre l'armée yougoslave de Milosevic. Un métal qui reste, sur le plan scientifique, entouré de mystère. On sait que sa toxicité chimique, comparable à celle du plomb, peut entraîner des complications rénales. Mais les effets de sa radioactivité sur l'homme, en cas d'inhalation de particules vaporisées, n'ont pas été étudiés. D'où l'inquiétude des soldats. L'Otan rappelle qu' «aucun lien n'a été établi avec les cancers des vétérans». Même son de cloche du côté des gouvernements américain, britannique et français, qui détiennent ces munitions. Et pourtant. Les dangers liés à sa toxicité radiologique existent, et sont soulignés depuis longtemps. Car, si on découvre seulement l'utilisation militaire de l'UA, son histoire commence au cours d'une autre guerre, mondiale celle-là.
Le premier à avoir l'idée de recourir aux munitions à l'UA est Albert Speer, nommé ministre de l'Armement par Hitler en 1942. A l'été 1943, les importations de tungstène, utilisé pour renforcer les munitions anti-chars, sont bloquées par les Alliés. Speer ordonne alors d'utiliser les stocks d'uranium initialement destinés à fabriquer une bombe atomique dont il sait qu'elle ne sera pas prête à temps. Les Stukas allemands en auraient bénéficié face aux tanks des Alliés.
En 1945, le «projet Manhattan» des Américains aboutit à la première explosion atomique. L'utilisation de l'uranium est alors restreinte aux recherches militaires et à la course aux armes, guerre froide oblige. Il en va de même pour son corollaire, l'uranium appauvri. L'uranium est essentiellement composé de deux isotopes: l'U 235 (0,7%), l'U 238 (99,3%) et accessoirement l'U 234. Mais seul l'U 235 a les qualités fissiles produisant l'énergie atomique. Il est donc extrait de l'uranium naturel puis enrichi pour obtenir les quantités d'U 235 pur suffisantes à la création d'énergie nucléaire. Le résidu de ce processus d'enrichissement est appelé «uranium appauvri». Composé principalement d'U 238, il est environ 40% moins radioactif que l'uranium naturel.
Un émetteur alpha dangereux
Avec la production massive d'énergie nucléaire, les stocks d'UA s'accumulent rapidement: 14% de l'uranium traité est enrichi, et 86% devient de l'UA... C'est probablement pour écouler ces stocks que les Américains décident d'assouplir leur législation.
Le 29 juin 1958, l'UA est mis à disposition des industriels. Dans le civil, il peut servir de colorant de verres ou d'objets de céramique, ou de contrepoids dans les avions commerciaux. On estime par exemple qu'un Boeing 747 comporte 450 kilos d'UA, principalement dans le gouvernail et dans les ailes.
Le ministère américain de l'Energie commande alors une étude sur «les utilisations potentielles non nucléaires de l'UA». Rendu le 29 janvier 1960, ce rapport évoque officiellement pour la première fois les dangers liés à la radioactivité de l'UA en cas d'inhalation. «Chaque particule d'uranium insoluble retenue dans les poumons constitue un risque pour les tissus environnants», affirme le document. Radioactif, l'UA expose les cellules humaines aux rayonnements alpha, bêta et gamma, très énergétiques. Or, dès 1957, les effets de ces radiations sur les cellules ont été expliqués dans un autre rapport remis au Pentagone, intitulé «Effets des armes atomiques». Conclusions de son auteur, Samuel Glasstone: l'énergie dégagée par les rayonnements alpha des particules inhalées peut «causer des dommages considérables sur les tissus corporels». Les Américains étaient donc informés, dès 1960, des dangers potentiels de l'UA.
Ce ne sera pas la dernière fois - loin de là. En 1966, la Commission à l'énergie atomique américaine, chargée de la gestion du matériel radioactif, précise les précautions à prendre en cas de manipulation d'uranium appauvri, et confirme. «Ce matériau est un émetteur alpha dangereux pour les poumons en cas de respiration des particules, et pour les reins en cas d'ingestion.»
Mais la course aux armements continue. A la fin des années 60, la Russie acquiert une nette supériorité numérique en termes de chars, dont les blindages se renforcent. Or, à l'époque, les Américains ne disposent pas d'appareil spécialement conçu pour la lutte antichars. Sous la houlette de Pierre Sprey, un Français émigré en Amérique, ils conçoivent un nouvel avion de combat: l'A 10, surnommé «tueur de chars». En volant à basse altitude, l'A 10 assaille les tanks ennemis grâce à un canon-mitrailleur de calibre 30 mm équipé de munitions spéciales à uranium appauvri, probablement fabriquées dès le début des années 1970. En 1973, une étude du Laboratoire national de Los Alamos, au Nouveau-Mexique, effectuée à la demande de l'US Air Force, encense l'uranium appauvri. Plus dense que le tungstène, employé jusque-là, il peut percer n'importe quelle armure. Son caractère pyrophorique (inflammation au contact de l'air) lui permet de mettre le feu aux chars ennemis qu'il aura pénétrés en faisant fondre le blindage. Surtout, l'UA est bon marché. Et disponible en quantités considérables: 80 000 tonnes en 1973, qui s'accroissent au rythme de 20 000 tonnes par an. L'UA est le matériau idéal pour les munitions 30 mm destinées à l'A 10. Pour l'US Air Force, c'est une véritable aubaine.
Les chercheurs de Los Alamos ont toutefois passé sous silence un aspect du sujet. Quid des particules radioactives d'UA vaporisées après explosion et susceptibles d'être inhalées? Les services de recherche de l'US Army ne tardent pas à examiner la question. En 1974, ils concluent que ces munitions peuvent «donner lieu à des ingestions ou à des inhalations localement significatives». Et de recommander des recherches plus approfondies sur les effets sanitaires à long terme des inhalations.
320 tonnes tirées contre l'Irak
En 1979, deux nouveaux rapports viennent confirmer les incertitudes. Entre-temps, la production de munitions à l'UA pour l'aviation et les chars a quand même été lancée. Selon Bruno Barillot, chercheur à l'Observatoire des armes nucléaires françaises, à Lyon, 30 cartouches d'obus de 105 mm contenant 102,3 kilos d'UA sont ainsi exportées des Etats-Unis vers... la France en 1979, à fin de «tirs d'évaluation par le gouvernement». Le ministère français de la Défense reconnaît d'ailleurs étudier depuis la fin des années 1970 ces munitions qui équipent les chars AMX 30. En 1989, le mur de Berlin tombe, entraînant l' «empire du Mal» dans sa chute. Les avions A 10 et leurs munitions à l'UA, ainsi que les chars Abrams, blindés à l'UA depuis 1988, ne se frotteront pas aux troupes de l'URSS.
C'est la guerre du Golfe qui leur donnera l'occasion d'apparaître pour la première fois officiellement en combat. En juillet 1990, quelques jours avant l'invasion du Koweït par l'Irak, un rapport avait pourtant mis une nouvelle fois en garde le gouvernement américain contre les risques liés à l'uranium appauvri. «Ses radiations alpha peuvent causer des cancers en cas d'exposition interne», souligne le document.
Lors de l'opération «Tempête du désert» de janvier-février 1991, les munitions à l'UA s'illustrent avec une redoutable efficacité. Malgré la qualité de leur blindage, les chars T 72 achetés à Moscou par les Irakiens ne résistent pas aux tirs des Abrams américains. En tout, 940 000 munitions à l'UA sont tirées contre l'Irak, soit environ 320 tonnes. Si la victoire des alliés est sans appel, l'UA y est pour quelque chose.
Les suites de la guerre du Golfe sont moins claires. En dépit des avertissements, les soldats américains n'ont pas été prévenus des dangers encourus. Le rapport du General Accounting Office de 1993 indique que l'armée américaine ne disposait pas de stratégie efficace pour gérer l'utilisation d'UA. Les soldats chargés de récupérer les 28 chars américains détruits par erreur à l'UA n'ont par exemple pas été informés des règles de sécurité à suivre, malgré l'existence de deux notes de procédure ad hoc. Ils ont travaillé sans les protections requises jusqu'à ce qu'une équipe des services de radioprotection de l'armée arrive en mars 1991 en Arabie Saoudite et les «briefe».
Lorsque les premiers soldats américains déclarent leurs maladies, en 1991, les médecins militaires restent perplexes. Le Dr Asaf Durakovic, colonel et vétéran de la guerre du Golfe, spécialiste de médecine nucléaire, soupçonne rapidement l'UA d'être la cause des pathologies des 26 soldats qui se présentent à lui alors qu'il est responsable du département de médecine nucléaire de l'hôpital militaire de Wilmington (Delaware). Mais, de toute évidence, ses travaux dérangent. «J'ai fait plusieurs demandes d'analyses d'urine, mais elles ont toutes été prétendument perdues, explique-t-il. L'hôpital de Wilmington m'a dit d'arrêter mes recherches. J'ai refusé. J'ai été viré pour "désobéissance".» Durakovic décide alors de s'exiler en Arabie Saoudite pour continuer ses travaux, parce que, dit-il, «on m'en aurait empêché dans un pays occidental».
Comme les Américains, les soldats européens ont été exposés. Les alliés des Etats-Unis, dont les Français, étaient-ils au courant de l'utilisation d'armes à l'UA? La question doit encore être éclaircie par la mission d'information parlementaire sur les conditions d'engagement des soldats dans le Golfe et les Balkans, créée en septembre 2000. Deux généraux en poste en Irak ont nié être au courant. Mais le général Schmidt, chef d'état-major à l'époque de la guerre du Golfe, a affirmé aux parlementaires: «Oui, nous le savions.» Et, dans leur livre La Guerre invisible , à paraître cette semaine (Laffont), les journalistes Martin Meissonnier, Frédéric Loore et Roger Trilling citent les propos d'un ancien officier américain chargé des mesures de protection NBC (nucléaire-bactériologique-chimique). «Tous les alliés étaient informés», affirme Doug Rokke.
Les généraux auditionnés ont aussi déclaré ne pas connaître les dangers potentiels de l'UA. Le secret serait-il de mise? Alors qu'il niait encore cet été toute radiotoxicité, le ministère de la Défense reconnaît aujourd'hui un risque radiologique - «si les quantités d'UA inhalées ont été très importantes», précise le médecin-chef Estripeau, du Service de santé des armées. Il ajoute: «En l'état actuel de nos connaissances, l'inhalation d'uranium appauvri par les soldats du Golfe et des Balkans ne paraît pas suffisante pour provoquer des maladies liées à la radioactivité». Ancien officier belge spécialisé en protection nucléaire, Maurice-Eugène André n'est pas d'accord. «Une particule d'un micron d'UA inhalée émet 54 fois la radioactivité naturelle dans le poumon», explique l'officier à la retraite, qui vient d'écrire, le 16 janvier, au Tribunal pénal international de La Haye pour l'avertir des dangers de l'UA. «Mettre de l'UA dans les armes, c'est un crime de guerre», accuse-t-il. Corinne Castanier, directrice de la Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité (Crii-Rad), insiste: «Les particules d'UA, en se fixant sur les os, bombardent les cellules souches qui produisent les globules blancs, dit-elle. Cela pourrait expliquer l'apparition de leucémies.» Aux affirmations de l'armée selon lesquelles les particules d'UA retomberaient à quelques mètres de la cible après impact et ne pourraient être transportées très loin par le vent, Maurice-Eugène André répond que «le plutonium, plus lourd que l'uranium, s'est déplacé jusqu'au pays de Galles après l'accident de Tchernobyl».
L'UA inquiète aussi les civils. Utilisé comme contrepoids dans les avions commerciaux, le problème de sa vaporisation se pose en cas d'explosion. Le 4 octobre 1992, un Boeing 747 de la compagnie israélienne El Al s'écrase près d'Amsterdam, avec 380 kilos d'UA à bord, selon Boeing. Pour la fondation Laka, un centre de recherche indépendant, cette quantité atteindrait en fait 1 500 kilos... Depuis l'accident, quelque 6 200 personnes souffrent aux Pays-Bas de maux analogues à ceux des vétérans du Golfe et des Balkans: immunodéficience, problèmes respiratoires, fatigue chronique. Mais aucun lien n'a été établi pour l'instant avec l'UA. L'inquiétude a saisi les Anglais après l'accident fin décembre 1999 à Stansted, au sud de Londres, d'un Boeing 747 de Korean Airlines contenant 300 kilos d'UA. Après le crash du Concorde à Gonesse le 25 juillet 2000, la question s'est posée pour la région parisienne.
Mises en cause en temps de guerre, les munitions à l'UA inquiètent aussi en temps de paix. En particulier sur la petite île de Vieques, au large de Porto Rico, où l'US Navy effectue ses manoeuvres avec tirs à l'UA. «Le taux de cancers est de 27% plus élevé à Vieques que sur l'île de Porto Rico, selon Nilda Medina, du Comité pour le développement de Vieques. La marine américaine doit stopper ses tirs de balles radioactives.» Des tirs parfois illégaux, comme ceux du 5 février 1999 de deux jets des marines au cours d'un exercice de préparation à la guerre du Kosovo. 263 munitions à l'UA sont alors tirées par erreur sur le site de North Convoy, dans l'est de l'île, où l'utilisation d'UA n'est pas autorisée en temps de paix.
Danger de l'UA en temps de paix
Les services d'inspection de la Commission de régulation nucléaire (NRC), chargée de la gestion du matériel radioactif, ont reconnu une violation de la réglementation sur ce matériel. Des mesures de sécurité supplémentaires ont été adoptées, mais aucune sanction n'a été prise. Sur les 263 munitions, seules 56 ont été retrouvées. Et les tests de mesure de radioactivité de la NRC ont conclu à l'absence de danger pour la population locale. «Parmi les personnes récemment décédées de cancer à Vieques, de hauts niveaux d'uranium ont été mis en évidence», constate cependant Nilda Medina. Mais, là non plus, rien ne prouve que l'UA est à l'origine des cancers.
De récentes découvertes pourraient changer la donne. Le 3 septembre 2000, au congrès de l'Association européenne de médecine nucléaire, à Paris, Asaf Durakovic démontre la présence d'uranium 236 dans les urines de neuf vétérans britanniques malades, dix ans après la guerre du Golfe. La découverte est d'importance, car l'U 236 n'est pas présent dans la nature. Beaucoup plus radioactif que l'UA naturel, il provient de l'uranium issu du retraitement de combustible nucléaire. Lors de la présentation, les analyses du Dr Durakovic sont fortement contestées par un chercheur de l'Office de protection des rayonnements ionisants (Opri). Les mesures complémentaires qu'il lui demande avec insistance seront apportées par l'assistante du médecin, alors que la plupart des journalistes ont déjà quitté la salle de presse... Le doute est jeté sur la crédibilité de Durakovic. Quatre mois plus tard, le directeur de l'Opri, Jean-François Lacronique, reconnaît que «le Dr Durakovic nous a montré la voie. Ses analyses sont pleinement acceptées». Il est vrai qu'entre-temps le «syndrome des Balkans» a explosé en Europe. Les quelque 40 000 munitions à l'UA utilisées par l'Otan en 1995 et 1999 contre l'armée yougoslave sont la première raison avancée pour tenter d'expliquer les leucémies qui touchent des vétérans européens. L'Otan rappelle qu' «aucun lien n'a été établi entre l'UA et les cancers des vétérans». La communauté scientifique fait valoir que le contraire n'a pas été prouvé non plus...
La découverte de traces d'uranium 236 au Kosovo le 16 janvier par un institut de radioprotection suisse relance la polémique. «L'U 236 est un mélange d'uranium appauvri naturel et d'uranium appauvri retraité en réacteur, explique Jean-François Lacronique. Il peut donc avoir été mélangé pendant son retraitement à d'autres contaminants radioactifs, tel le plutonium, hautement cancérigène. Ce que je n'espère pas...» Le ministère français de la Défense examine actuellement des échantillons de ses munitions à l'UA pour y rechercher une éventuelle présence de plutonium. Le 18 janvier, les Américains ont reconnu qu'il pouvait y avoir des traces d'U 236 et de plutonium dans l'uranium appauvri, peu après que la presse allemande a révélé un rapport du Pentagone attestant la présence de plutonium dans les armes à l'UA. Si du plutonium était retrouvé dans l'U 236 recueilli au Kosovo, le mystère de l'UA serait alors probablement éclairci.
Resterait à savoir pourquoi on a décidé de recourir à des armes radioactives et cancérigènes sans informer ni protéger les soldats qui les ont utilisées. Qui parlait de «guerre propre»?
Au Kosovo, les Américains ont tiré en trois mois, au printemps 1999, trois
fois plus de munitions à uranium appauvri (UA) qu'en Bosnie durant toute
l'année 1994, puis, à nouveau, en 1995. Plus de 31 000 coups au Kosovo et
quelque 10 000 à chaque fois, en Bosnie. Selon le ministère britannique de
la défense, cela a représenté entre 8 et 9 tonnes d'UA qui sont éparpillées
sur 10 kilomètres carrés au Kosovo et quelque 3 tonnes, pour chaque année, en
Bosnie. Avec une quinzaine d'alliés à leurs côtés, les Etats-Unis ont
accompli, à eux seuls, les deux tiers des missions aériennes au Kosovo et en
Serbie. Ce sont l'avion américain A-10 d'attaque au sol, armé d'un canon
Avenger à obus UA de 30 mm, et ses munitions ou leurs éclats - qu'elles
aient été stockées, manipulées maladroitement, encore enfermées dans les
carcasses des chars détruits ou volatilisées à l'impact sous forme d'aérosol
- qui font aujourd'hui figure d'accusés.
Le plus étonnant de l'affaire est que l'intervention des A-10 dans les
Balkans et, plus spécialement, au Kosovo et en Serbie n'est aucunement
explicitée dans le document de 170 pages que le Pentagone a adressé au
Congrès, six mois après l'opération " Force alliée " de 1999. Pourtant,
dans ce constat détaillé, figure la moindre des missions conduites par
d'autres types d'avions américains dans la région, description des armes
utilisées à l'appui. Les cibles des A-10 ne sont pas davantage précisées, ni
les performances des appareils. C'est à peine si l'on apprend, comme par
hasard, que le quart des A-10 engagés au Kosovo et en Serbie étaient servis
par des équipages issus de la réserve.
Des munitions UA employées contre des cibles mobiles, telles que des convois
blindés des forces armées serbes, ou des roquettes au phosphore, utilisées
par les A-10 pour marquer des objectifs au bénéfice d'autres avions
attaquants de l'armée de l'air américaine, il n'est jamais fait état dans ce
document. Et, malgré tout, dès juillet 1999, comme on l'a appris depuis,
Washington avait averti ses alliés des effets nocifs que les armes des A-10
ne manquaient pas d'entraîner sur place.
La théorie du Zéro Mort
Daalder et Michael E. O'Hanlon, deux chercheurs de l'institut Brookings
outre-Atlantique, ont pu estimer, dans la revue Foreign Policy, que les
Etats-Unis avaient en quelque sorte mis fin, à cette occasion, à la doctrine
Powell, du nom du chef d'état-major interarmées du temps de la guerre du
Golfe et, aujourd'hui, secrétaire d'Etat de George W. Bush. A savoir qu'il
était à l'époque dans les ambitions de Washington d'éviter de lancer une
action de force, hors des frontières nationales, sans définir au préalable un
objectif politique clair et sans avoir les moyens militaires adéquats pour
les atteindre. Ce qui revient à poser comme principe le fait qu'on puisse
s'engager dans un conflit que l'on n'est pas certain de terminer avec succès.
Mais, si l'on choisit d'y aller, on rassemble donc des forces à terre et,
après des bombardements aériens suffisamment efficaces, y compris par des
avions A-10 porteurs de munitions UA, on déclenche l'offensive finale.
Or, durant l'opération " Force alliée " au Kosovo, la donne a légèrement
évolué. Le général Wesley Clark, commandant suprême des forces alliées en
Europe et " patron " des opérations, a des comptes à rendre à un nouveau
chef d'état-major interarmées américain, le général Henry Shelton. La débâcle
de la Somalie, où dix-huit Rangers ont perdu la vie, suppliciés, en octobre
1993 à Mogadiscio, est passée par là. La thèse de la " suprématie aérienne
", censée être moins risquée, s'impose. Ce qui prévaut alors, dans la tête
des généraux américains, c'est le fait qu'il convient désormais de frapper
vite et fort, certes en donnant le sentiment qu'on cherche à éviter les
dommages dits " collatéraux ", mais surtout en se souciant, en priorité, de
la survie des aviateurs engagés.
Avec ses armes tirées à distance de sécurité, l'A-10 devient, dans ces
conditions, le succédané ou le substitut d'une intervention terrestre, au
Kosovo, qui fut refusée par l'OTAN, Américains et leurs alliés européens
conjugués. Ce n'est plus spécialement ce char volant conçu, à l'origine, pour
stopper net les vagues - supposées irrésistibles durant la guerre froide -
des blindés de l'ex-pacte de Varsovie dans les plaines d'Europe centrale ;
l'A-10 est devenu le moyen que l'OTAN a préféré mettre en avant pour
remplacer une offensive terrestre jugée, par le haut commandement de
l'Aliance atlantique, potentiellement plus meurtrière pour la coalition
anti-Milosevic. Dans cette perspective, les munitions UA, qui perforent tous
les blindages connus selon leurs concepteurs, sont retenues parce qu'un seul
coup endommage un char là où il fallait jusqu'à présent trois obus au
tungstène classique. Le sort des adversaires et des populations, voire de ses
propres combattants victimes de " tirs fratricides ", comme ce fut le cas
dans le Golfe, n'apparaît pas comme un argument dirimant aux yeux de
Washington.
C'est sans doute ce qui explique que les Etats-Unis, convaincus par la
théorie du " zéro mort " dans leurs rangs et ses implications tactiques,
ont écarté toute éventualité d'un moratoire sur les obus UA. Les chefs
militaires américains partent du principe, simpliste, qu'ils ont besoin de
tous les matériels qu'ils peuvent se payer - attitude qui est dans la logique
d'une puissance militaire impériale. En revanche, le suivisme de certains des
alliés européens à l'OTAN - à commencer par la France - qui disposent de
munitions UA pour leurs chars et qui ne veulent pas davantage d'un moratoire
a de quoi étonner. Sauf à considérer que, pour eux, la guerre froide n'est
pas achevée et que, face à des hordes blindées qui agiraient par surprise et
dont on discerne mal la provenance, il n'existerait pas d'armes antichars de
substitution.
La Chine et l'Irak demandent des enquêtes. Un rapport britannique datant de 1997 fait état de la connaissance du gouvernement des risques de cancer.
L'utilisation par l'OTAN de munitions à l'uranium appauvri n'en finit pas de faire des vagues sur la scène internationale. La Chine a ainsi exprimé ce jeudi par la voix de son porte-parole du ministère des Affaires étrangères son "inquiétude face à l'utilisation de telles armes et de leurs conséquences humanitaires". Le porte-parole a également rappelé que son pays s'était toujours opposé aux bombardements de la Yougoslavie pendant la guerre du Kosovo. La Chine a également pris "bonne note" de la promesse de l'OTAN de mettre en place un comité chargé d'étudier les conséquences éventuelles sur la santé de ses soldats.
L'Irak a demandé de son côté, ce jeudi, à l'ONU d'enquêter sur les armes à l'uranium appauvri utilisées par les forces américaines sur ses territoires, et aux pays européen d'"assumer leurs responsabilité face au crime" que consiste le recours à ces armes. Bagdad accuse la coalition internationale d'avoir utilisé pendant la guerre du Golfe plus de 940.000 obus à l'uranium appauvri.
Les soldats français
Le service de presse du Service de Santé des Armées a indiqué ce jeudi que six militaires français, âgés de 19 à 41 ans et ayant servi dans les Balkans, étaient à ce jour hospitalisés et traités. Quatre souffrent de leucémies aiguës (cancer des cellules du sang) et deux de graves lymphomes (prolifération cancéreuse dans le tissu lymphoïde -rate, thymus, amygdales..). Le médecin-colonel Estripeau, chef du service de presse, a indiqué que l'état de quatre soldats est en phase de rémission, qu'un cas est "réservé non favorable" et s'est dit "très réservé" sur le dernier cas. "Les résultats d'une première approche concernant les affections tumorales et leucémiques seront disponibles pour la fin du mois de janvier mais les résultats globaux prendront plusieurs mois", a-t-il ajouté.
Londres informé des risques depuis 1997
Des responsables du ministère australien de la défense jusque-là muet dans cette affaire ont indiqué ce jeudi que les 200 soldats ayant servi en Bosnie et au Kosovo dans les rangs américains ou britanniques seront prochainement examinés, à la recherche d'un éventuel syndrome des Balkans.
Le quotidien anglais The Guardian a par ailleurs révélé dans son édition de ce jour que le ministère britannique de la Défense connaissait depuis 1997 les risques de cancer liés à l'exposition à des munitions à uranium appauvri. Selon un rapport médical daté du 4 mars 1997, la poussière produite par l'explosion de ce type de munitions "augmente les risques de cancer lymphatique, de cancer des poumons et du cerceau". Le document explique que les soldats non-protégés travaillant dans un véhicule touché par un obus à uranium appauvri sont exposés à des niveaux d'uranium huit fois plus élevés que la norme fixée par le ministère. "Bien que la toxicité chimique soit faible, il peut y avoir une irradiation localisée du poumon entraînant un cancer", indique le rapport qui poursuit en concluant que la "poussière d'uranium est par conséquent dangereuse".
Un expert "très inquiet"
Mais le ministère britannique de la Défense a réagit en objectant que le rapport n'était qu'un brouillon rédigé par un stagiaire et qu'il n'a de toute façon jamais été validé. "Bien que l'essentiel soit exact, certains éléments sont scientifiquement inexacts ou trompeurs", affirme-t-il dans un communiqué.
Un expert auditionné par le comité parlementaire sur les questions de Défense a pourtant indiqué que le risque de cancer suite à l'exposition à l'uranium appauvri était "très réel". Le professeur Malcolm Hooper, de l'université de Sunderland, a affirmé -sans vouloir être "alarmiste"- que "si je vivais près d'un site de production de munitions, je serai très inquiet".
Scepticisme en Russie
Le général Anatoli Kornoukov, commandant des forces aériennes, a vivement dénoncé jeudi les déclarations des responsables américains qui ont démenti connaître l'existence d'un "lien direct" des munitions à uranium appauvri avec le "syndrome des Balkans". "Toutes les déclarations à ce sujet des représentants de l'administration américaine, y compris celles du secrétaire d'Etat Madeleine Albright, sont destinées à des amateurs", a-t-il dit. Selon lui, les Américains ont préféré bombarder les pays de l'ex-Yougoslavie avec de vieux obus de ce type plutôt que de les retraiter, ce qui coûtait plus cher. Quant à la Russie, elle a "renoncé depuis longtemps" à cette catégorie de munitions, a-t-il ajouté.
Propagande de Milosevic
Selon Laszlo Botz, un haut responsable des renseignements hongrois, le syndrome des Balkans consiste en une "hystérie" directement "provoquée par le régime de Milosevic". "Lier les radiations radioactives et les armes à l'uranium appauvri a fait partie de la propagande anti-OTAN de Milosevic", a-t-il déclaré à la radio, poursuivant qu'il n'était pas exclu que l'armée yougoslave "ait délibérément disposé du matériel radioactif dans les zones critiques".
Tsahal a utilisé de l'uranium
Selon un porte-parole militaire, l'armée israélienne a utilisé jusqu'à l'année dernière des obus à l'uranium appauvri de fabrication américaine. "Il n'y a pas de risque d'irradiation avec ce type d'obus et, au cours des années, toutes les précautions ont été prises", a-t-il indiqué. Il a toutefois refusé d'expliquer pourquoi, dès lors, les obus ont été retirés.
Le quotidien israélien Yédiot Aharonot, qui a révélé l'affaire, affirme que ces munitions ont été mis en service pendant 20 ans et que des soldats dormaient parfois à côté des stocks. Le journal indique également que leur emploi était rare.
Environnement
Enfin, le Programme des Nations Unies pour l'environnement s'est déclaré pour l'instant dans l'impossibilité immédiate de tirer des conclusions sur les effets des munitions à uranium appauvri sur l'environnement. Les experts du programme ont toutefois demandé ce jeudi le bouclage des 112 sites du Kosovo où des munitions à l'uranium appauvri ont été utilisées par l'OTAN afin de protéger la population locale. Le PNUE recevra dans les sept prochaines semaines les résultats des analyses de prélèvements effectués en novembre sur 11 de ces sites.
L'OTAN va mettre en place un comité spécial chargé d'étudier les conséquences sur la santé des soldats de l'utilisation de l'uranium appauvri pendant les guerres en Bosnie et au Kosovo. Une réponse aux pays européens qui demandent des informations sur un éventuel "syndrome des Balkans". A Paris, Jacques Chirac et Lionel Jospin prônent une "totale transparence".
L'OTAN réagit
"Nous allons mettre en place un comité spécial sur l'uranium appauvri", le secrétaire général de l'Alliance, George Robertson, a tenu une conférence de presse mercredi à Bruxelles pour répondre aux inquiétudes quant à un éventuel syndrome des Balkans.
George Robertson s'est dit "confiant qu'il y ait peu de risques dans les munitions" utilisées par les militaires américains en Bosnie en 1995 et au Kosovo en 1999.
Paris promet la transparence
Jacques Chirac et Lionel Jospin ont promis mercredi de traiter le dossier du "syndrome des Balkans" dans une "totale transparence" et de lui appliquer le principe de précaution déjà invoqué pour la sécurité alimentaire. Le ministre de la Défense Alain Richard a affirmé mercredi devant l'Assemblée nationale que la France, qui dispose de munitions à l'uranium appauvri, avait décidé de ne pas les utiliser mais qu'elle n'était pas, en revanche, favorable à un moratoire sur leur emploi.
La France a fait des tests dans les années 80 à Bourges
Des munitions à l'uranium appauvri ont été testées au centre d'essais ETBS (Etablissement technique de Bourges et surveillance industrielle armement) de Bourges (Cher) dès le début des années 80 et pas seulement depuis dix ans, affirme un responsable CFDT qui réclame une enquête épidémiologique et souligne que la France avait testé, avant de produire ses propres obus, des munitions américaines. Le directeur du centre d'essai, Alain Picq, avait indiqué auparavant que, depuis dix ans, de 1.400 à 1.500 tirs d'obus à l'uranium appauvri avaient été effectués, dans de strictes conditions de sécurité et que les contrôles sanitaires n'avaient rien révélé d'anormal.
L'Europe est inquiète
L'Europe se mobilise pour la santé de ses soldats qui ont pu être exposés dans les Balkans à une contamination à l'uranium appauvri. 40.000 soldats environ ont servi -ou servent encore-dans les Balkans. Certains ont pu se trouver exposés à de l'uranium appauvri contenu dans des obus américains tirés lors des interventions en Bosnie et au Kosovo. L'uranium appauvri est un métal lourd, très faiblement radioactif utilisé dans les armes anti-chars.
A Paris la mission parlementaire présidée par l'ancien ministre de la Défense Paul Quilès, a auditionné à huis clos le médecin général Jean-Yves Treguier, spécialiste de la protection radiologique qui a indiqué que "les soldats français qui le souhaitent peuvent être testés pour une éventuelle contamination résultant de l'emploi de munitions à l'uranium appauvri. "
Selon le général Tréguier, "les laboratoires français ont la capacité de procéder à 150 dépistages de ce type par mois." Mais les tests effectués à partir de prélévements d'urine sont coûteux.
A l'issue de cette audition, Paul Quilès, président de la commission de la Défense de l'Assemblée nationale a montré du doigt les Etats-Unis, les accusant d'avoir laissé utilisé ces armes "sans information sur leur caractère dangereux", dénonçant "un problème sérieux qui est aussi celui de la loyauté des Etats-Unis par rapport à leurs alliés".
Le président Jacques Chirac s'est déclaré "particulièrement attentif à la protection de la santé" des militaires français et a souhaité, en accord avec le gouvernement, que cette affaire "soit traitée dans une totale transparence".
Le dépistage des soldats français
Un depistage va être effectivement prochainement organisé... On en connait pas encore tous les détails mais hier, le service de santé des armées precisait que chaque soldat ayant servi en Bosnie ou au Kosovo pourrait être soumis à des analyses médicales s'il le souhaite, en cas de doute ou de crainte .
Pratiquement il s'agit de contrôle des urines afin de détecter la présence d'uranium entrant dans la composition des ces armes anti char.
Quand on parle uranium, atome, les avis des experts sont parfois tres opposés, ce qui étonne les scientifiques c'est la rapidité incroyable de l'évolution des leucemies décelées car l'uranium appauvri notamment les particules, ..les poussières dégagées après sa combustion au moment de ll'impact sur sa cible quand elles sont inhalées peuevnt atteindre, reconnaissent les médecins, bein sûr les poumons mais aussi se fixer sur les os.
Mais les doses absorbées ne semblent pas assez importantes pour expliquer ce coté foudroyant de la maladie.
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