La commission temporaire sur Echelon aux USA

 

Echelon révèle l'incohérence juridique européenne

De nouvelles pièces viennent étayer la thèse de l'existence du système d'interception de télécommunications.

Environ deux mois avant la remise du rapport sur Echelon, la commission temporaire du Parlement européen chargée de démontrer son existence semble toujours tâtonner. Depuis sa découverte surmédiatisée, début 2000, les nouvelles sur ce système d'interception de télécommunications filtrent au compte-gouttes.

Dernières en date, la visite des membres de la commission aux Etats-Unis, en mai, ainsi que quelques pièces apportées au dossier par le cabinet d'avocats Millet Sala Nataf. Interrogé récemment par ladite commission temporaire, ce cabinet est notamment à l'origine d'une plainte déposée contre Echelon, au nom d'une association de défense des libertés individuelles, Akawa, également société de sécurité informatique. Elle-même agirait au titre de particuliers choqués par le principe d'Echelon, mais aussi d'entreprises inquiètes, qui souhaitent rester anonymes.

De nombreux documents compromettants

« Nous avons indiqué à la commission où chercher, indique David Nataf, avocat. Par exemple, le cas Vandoorselaere, qui était entré dans les systèmes non protégés de l'US Air Force, est riche d'enseignements. » En effet, lors de cette affaire, le gouvernement américain aurait remis aux juridictions françaises chargées d'enquêter de nombreux documents « compromettants ».

Presque sans le savoir, il a attiré l'attention sur ses pratiques. « Ces documents, soutient David Nataf, destinés à établir le profil des suspects, comprenaient aussi le détail des disques durs de citoyens français qui n'étaient pas mis en examen. » Conclusion : le gouvernement américain n'hésite pas à accéder à des ordinateurs situés hors de sa juridiction. Et c'est justement ce qui est reproché à l'axe Etats-Unis-Canada-Grande-Bretagne-Australie (notamment) dans l'affaire Echelon.

Reste à savoir ce que la commission fera de ces nouvelles pièces, actuellement archivées au tribunal de grande instance de Paris, puis quel sera l'impact réel de son rapport. Sur un terrain politique, elle pourrait préconiser la création d'une entité européenne comparable à la NSA (National Security Agency) américaine, sans doute sur le modèle des Cert (Computer Emergency Response Team), qui pourraient être mis en place au niveau européen.

Un peu partout dans le monde, une petite centaine de ces équipes est chargée de riposter en cas d'urgence informatique. Elles sont regroupées au sein du First (*), basé aux Etats-Unis et qui assure la coopération des différentes Cert en cas de gros problème. Concrètement, ces équipes peuvent intervenir sur tous les problèmes de sécurité informatique, des intrusions illégales aux virus, en passant par le vol de données électroniques.

Au-delà du besoin de prouver si le système Echelon existe ou non, l'enquête pourrait déboucher sur une harmonisation des lois européennes. En effet, les droits des différents pays européens interprètent très différemment la simple notion de « donnée secrète ». Il faut encore tordre le cou au droit pour porter des jugements équitables dans le cadre de vol d'informations par voie électronique (voir encadré). En effet - et même si beaucoup d'entreprises croient le contraire -, un vol de données n'est pas forcément puni par la loi.

Et c'est bien sur le terrain juridique que les idées se multiplient. Ainsi, fin mars, un professeur belge de droit européen, Dimitri Yernault, a trouvé une faille intéressante. Au titre des traités fondateurs de l'Union européenne, chaque Etat est tenu d'empêcher les puissances extérieures d'installer des troupes et matériels hostiles sur leur sol. Il serait donc possible de demander le démantèlement des installations américaines en Allemagne ou en Grande-Bretagne.

(*) Forum of Incident Response and Security Teams.

Source: 01 Informatique (21/05/2001)

 

Le réseau Echelon et le «cynisme» américain

Une délégation des membres de la commission temporaire du Parlement européen chargée de faire la lumière sur le réseau d’écoutes électroniques Echelon s’est rendue du 8 au 11 mai dernier aux Etats-Unis pour y rencontrer différentes autorités. Entretien avec l’un de ses parlementaires-enquêteurs l’eurodéputé Alain Krivine, leader de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR).

RFI: Que s’est-il passé lors de votre mission à Washington ?

Alain Krivine: La commission qui a été élue il y a un an, doit rendre un rapport en juin. Une délégation des coordinateurs de cette commission, un représentant par parti politique, soit une douzaine d’eurodéputés s’est rendue à Washington pour y rencontrer les trois plus importantes institutions dans l’enquête sur le réseau Echelon, c’est-à-dire la CIA (l’Agence américaine de renseignements), la NSA (l’Agence Nationale de Sécurité) et l’Advocate Center, un organisme lié au ministère de l’Economie et de l’Industrie dont les réunions ont lieu en présence de la CIA. La délégation a essuyé un refus. On a appris par courrier que ces rencontres ne pourraient avoir lieu. Ce refus est déjà une réponse politique. La délégation a donc décidé par mesure de rétorsion de rentrer un jour plus tôt. Nicole Fontaine, la présidente du Parlement européen a publié un communiqué de protestation sur l’attitude des autorités américaines par rapport à la commission. Il y a eu un «mini incident diplomatique» entre la commission et le Parlement d’un côté et les autorités américaines de l’autre. Lors de ce voyage, nous avons tout de même eu des discussions avec des personnalités officielles et des ONG qui travaillent sur le problème des écoutes parmi lesquelles des représentants de l’American civil liberties union (Aclu) et de l’Electronic privacy information center (Epic). Mais parmi les personnes que nous avons rencontrées, les interlocuteurs les plus intéressants ont été l’ancien directeur de la CIA, Jim Woolsey et la commission du renseignement de la Chambre des représentants qui est chargée de contrôler la totalité des services d’espionnage américains en liaison directe avec le président Bush.

RFI: Quelles sont les informations que vous avez pu tirer de ces différents entretiens ?

Alain Krivine : Il en ressort un énorme cynisme. Leur réponse: les Etats-Unis ont une constitution qui respecte les droits de l’homme, donc il n’y a pas d’écoutes illégales. Les Etats-Unis ne font pas d’espionnage industriel sauf exception. Les Etats-Unis ne font pas d’espionnage des citoyens américains, car la Constitution l’interdit. Quant aux citoyens non-américains, les Etats-Unis ne font pas d’espionnage si ce n’est pour des raisons exceptionnelles comme le terrorisme. L’ancien chef de la CIA nous a dit également qu’il a pris connaissance du système Echelon par le livre du journaliste Duncan Campbell et par la presse européenne. C’est un peu grossier venant de la CIA. Quant à la commission du renseignement, quand on leur a demandé si Echelon existe. Ils ont répondu: no comment. En gros, cela n’a servi à rien. Cela ne fait que confirmer qu’il y a quelque chose qui existe. L’ancien chef de la CIA a reconnu qu’il y avait un espionnage en Europe dans trois domaines. Premier domaine où ils reconnaissent qu’ils font de l’espionnage industriel en Europe c’est pour vérifier s’il n’y a pas de commerce avec les pays qui sont sous embargo comme l’Irak, Cuba, etc. Deuxième domaine: les pays européens qui signent des traités commerciaux à coup de pots de vins. Dernier domaine où il reconnaît que les Etats-Unis font des écoutes industrielles des sociétés qui peuvent vendre du matériel militaire qui irait contre la stratégie américaine. Cela fait beaucoup. De leur côté, les ONG confirment qu’il y a un système d’espionnage, avec des relais dans le monde entier, notamment en Europe par le biais de la Grande-Bretagne. Par rapport à ce que l’on savait déjà, il n’y a rien de nouveau si ce n’est cette attitude insolente, hautaine et silencieuse des autorités américaines. Mais ce n’est pas étonnant.

RFI: Comment allez-vous poursuivre votre enquête ?

Alain Krivine: La Commission s’est réunit mercredi 15 mai à Strasbourg pour faire le point. Le rapporteur de la commission, le social-démocrate allemand Gerhard Schmid nous a donné un pré-rapport de 100 pages qui compte servir de base pour son rapport qu’il publiera fin mai-début juin. Il veut notre avis. On se revoit à Bruxelles dans 15 jours. En juin la commission doit voter un rapport ou un contre-rapport, car il peut y avoir des avis contraires. Tout cela va passer vraisemblablement en septembre devant le Parlement. Le rapport dira qu’Echelon existe. Tout le monde en est convaincu. Après là où il peut y avoir des divergences c’est sur l’étendue, sur la signification politique et surtout sur les moyens de lutter contre.

Source: RFI (17/05/2001)

 

Les enquêteurs européens éconduits par la CIA et la NSA

Des enquêteurs européens ont écourté, le 10 mai, une visite aux Etats-Unis, dépités de s'être heurtés à un mur de la part du gouvernement et des agences de renseignements américaines lors d'une mission d'enquête sur le vaste système d'écoutes électroniques baptisé Echelon.

« Nous sommes consternés que des entretiens prévus avec le département d'Etat et le centre de promotion des exportations du département du Commerce aient été annulés à la dernière minute, sans explication satisfaisante », a déclaré Carlos Coelho, président du « Comité sur le système d'interception Echelon » du Parlement européen.

« Nous sommes très déçus de la réticence en dernière minute de la CIA et la NSA à rencontrer notre délégation, en dépit de préparatifs avancés », a ajouté M. Coelho, an-nonçant un brusque retour après quatre jours.

En revanche, le député portugais s'est félicité de « discussions excellentes » notamment avec la Commission du renseignement de la Chambre des représentants, des fonctionnaires du département de la Justice, et l'ancien directeur de la CIA, Jim Woolsey.

D'après la délégation, la NSA (l'Agence nationale de sécurité) a signifié par lettre qu'une rencontre n'était « pas appropriée », et la CIA a refusé une rencontre lors d'un coup de téléphone à Washington.

Espionnage industriel

Selon le rapporteur du comité, l'Allemand Gerhard Schmid, Echelon, piloté par la NSA, qui est chargée des écoutes américaines dans le monde, est soupçonné de servir à l'espionnage industriel au profit d'entreprises américaines, et d'empiéter sur la vie privée des citoyens européens.

Cependant il n'a pas donné de preuves formelles de l'existence de ce système. « Nous savons qu'Echelon existe, nous n'avons pas de preuve de son nom de code », a dit M. Schmid, qui publiera un rapport fin mai à ce sujet.

« Nous avons connaissance d'allégations de plus en plus nombreuses selon lesquelles Echelon n'est pas seulement utilisé à des fins légitimes », comme le combat de la criminalité et du terrorisme, mais aussi « pour de l'espionnage économique », a déclaré Carlos Coelho au comité de la Chambre.

« Certains disent qu'il a été récemment utilisé de plus en plus souvent à des fins économiques, allant au-delà du bien-être de l'économie d'une nation », selon M. Coelho, qui a jugé « extrêmement important que les autorités des Etats-Unis aient l'occasion de répondre ».

Aucune réaction immédiate n'a été obtenue de la CIA, de la NSA ni du Département d'Etat.

M. Woolsey avait récemment déclaré que les Etats-Unis n'étaient pas intéressés par la technologie européenne mais qu'ils cherchaient à débusquer la corruption des entreprises pour obtenir des marchés.

Systèmes de cryptage

Agence secrète au budget dou-ble de la CIA, la NSA, basée près de Washington, est connue pour ses exploits en matière de décryptage et pour posséder un système ultra-performant d'écoutes de communications téléphoniques et de transmission de données à travers le monde, baptisé Echelon.

Les informations de système sont utilisées par des pays anglophones de « l'accord UKUSA » —Etats-Unis, Grande-Bretagne, Australie, Canada et Nouvelle-Zélande —, ainsi que d'autres pays le cas échéant, selon Carlos Coelho.

Une polémique a éclaté en mars à Bruxelles pour savoir si les Amé-ricains — qui démentent — avaient testé les systèmes de cryptage de la Commission européenne — l'exécutif de l'Union européenne.

Selon les experts, la NSA, qui s'est dotée d'ordinateurs d'analyse sans pareil, a en revanche des difficultés croissantes avec l'extension des câbles à fibres optiques, moins faciles à écouter.

M. Schmid n'a pas donné d'exemples d'espionnage industriel. Cependant, selon lui, des membres de la CIA « sont présents lors de réunions préparatoires de l'Advo-cacy center », le centre de promotion qui aide les entreprises américaines à l'exportation.

Source: France-Amérique (17/05/2001)

 

La CIA ferme sa porte aux eurodéputés

Le Parlement européen aurait dû relire la fable de La Fontaine sur la grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf, cela lui aurait évité une humiliation. La semaine dernière, une délégation d'eurodéputés qui était à Washington depuis lundi pour enquêter sur le système d'écoute planétaire baptisé «Echelon», s'est fait éconduire sans ménagement par les agences de renseignements américaines, la CIA (Central Intelligence Agency) et la NSA (National Security Agency, chargée des écoutes). Furieux, les députés ont écourté leur voyage aux Etats-Unis de trente-six heures et ont regagné Bruxelles.

Frustration

Hier, lors d'une conférence de presse à Strasbourg, en marge de la session mensuelle du Parlement, le président de cette commission temporaire «Echelon», le Portugais Carlos Coehlo, a clamé sa frustration : «c'est une occasion perdue par l'administration américaine de répondre aux nombreuses allégations faites lors de nos auditions » qui tendent à établir que la NSA se livre à de l'espionnage industriel au bénéfice des entreprises américaines.

Krivine indésirable

L'expédition américaine avait, il est vrai, mal commencé: les autorités américaines ont refusé de laisser entrer sur leur territoire l'un des membres de la commission d'enquête, Alain Krivine, le dirigeant de la Ligue communiste révolutionnaire figurant toujours parmi les personnes indésirables pour cause idéologique...

Finalement, après protestation de Nicole Fontaine, la présidente du Parlement européen, Washington s'est ravisé. Après avoir été reçus par la commission du renseignement de la Chambre des représentants, par le département de la Justice, par l'ancien directeur de la CIA, James Woolsey, et par des organisations de défense des droits civils, les eurodéputés se sont alors heurtés à un mur lorsqu'ils se sont présentés à la CIA, puis à la NSA. Nicole Fontaine est intervenue une nouvelle fois. En vain. La CIA et la NSA faisaient savoir que les rendez-vous n'avaient pas été confirmés, affirmant une nouvelle fois qu'elles ne se livraient pas à de l'espionnage économique... La commission Echelon présentera son rapport fin mai.

Source: Libération (17/05/2001)

 

Echelon: Echec de la Commission européenne

Le 5 juillet 2000, le Parlement européen mettait sur pied un comité d'examen temporaire ayant pour mission de vérifier l'existence du système de surveillance Echelon, de déterminer si son fonctionnement ne violait pas les droits des entreprises et des citoyens européens, d'établir si le chiffrement pouvait protéger la vie des citoyens. On sait que Echelon, mis sur pied par les gouvernements des États-Unis et ceux de Grande-Bretagne, du Canada, de Nouvelle-Zélande et d'Australie (Pacte UKUSA), intercepte à partir de centres d'écoute et de surveillance par satellite de très grandes quantités d'informations, puis en retire des éléments stratégiques à l'aide de systèmes d'intelligence artificielle à la recherche de mots-clés.

Le mandat du comité arrive à échéance et ses membres ont voulu mettre un terme à leurs travaux en organisant des rencontres, aux États-Unis, avec les représentants du Département d'État, du ministère du Commerce, des services de renseignement (CIA) et de la National Security Agency (NSA). Malgré des ententes préalables, la délégation européenne n'a pas été en mesure de tenir ces rencontres car, selon Carlos Coelho (Parti Populaire Européen, Portugal), président du comité temporaire, tous les responsables se sont désistés à la dernière minute.

Une thèse, souvent avancée par des observateurs et parlementaires européens, est que le système Echelon est parfois utilisé pour recueillir du renseignement économique, ce qui mettrait au désavantage les grandes sociétés européennes face à leurs concurrents américains. Les autorités américaines, pour leur part, maintiennent qu'Echelon (dont ils ne reconnaissent officiellement l'existence que depuis peu) ne sert qu'à recueillir du
renseignement servant dans la lutte aux terroristes et aux narco-trafiquants, au contrôle des systèmes d'armement, au contrôle des armes chimiques et biologiques et de destruction de masse.

Avant de quitter le sol américain, M. Coelho a déclaré au service de nouvelles Newsbytes : «Certaines personnes nous ont dit que nos industries et nos entreprises faisaient l'objet d'espionnage, à l'aide de satellites et autres techniques d'interception, que des stratégies industrielles avaient été divulguées, et que des marchés importants nous avaient échappé [...] Par contre, après plusieurs mois de travaux, je dois avouer qu'à ce stade-ci, nous n'avons aucune preuve formelle de ces allégations.»

Le voyage n'aura pas été complètement inutile. Coelho et la délégation européenne ont rencontré certains parlementaires américains, ainsi que des responsables de l'American Civil Liberties Union (ACLU) et du Electronic Privacy Information Center (EPIC), deux organismes qui mènent une lutte de longue haleine pour que le gouvernement américain dévoile l'étendue des activités de surveillance menées à l'aide du système Echelon.

La délégation rendra compte de sa visite mardi, 15 mai, aux membres du comité temporaire qui devrait rendre public, sous peu, son rapport final.

Source: Les Chroniques de Cybérie (15/05/2001)

 

Système d’écoutes Echelon : L’Europe se heurte à Washington

La commission d'enquête du Parlement européen sur le système américain d'écoutes électroniques «Echelon» écourte son séjour aux Etats-Unis.

Face à la réticence du gouvernement américain et de ses agences de renseignements, les membres européens d'une mission d'enquête sur le système d'écoutes électroniques «Echelon» ont écourté de 36 heures leur séjour aux Etats-Unis en fin de semaine dernière.

Echelon, créé au début de la guerre froide en 1947, n’est autre que le système ultra-performant de décryptage et d'écoutes de communications téléphoniques et de transmission de données de la NSA (National Security Agency). Cette agence gouvernementale, basée près de Washington, est chargée des écoutes américaines dans le monde.

Les informations obtenues par le système sont utilisées par des pays anglophones de «l'accord UK-USA» : Etats-Unis, Grande-Bretagne, Australie, Canada et Nouvelle-Zélande.

D’après le rapporteur du Comité (temporaire) du Parlement européen sur le système d'interception Echelon, Gerhard SCHMID, cet outil pourrait servir les intérêts d'entreprises américaines (espionnage industriel) et ne pas respecter la vie privée des citoyens européens.

Quant à Carlos COELHO, Président du Comité, il remarque consterné : «Des entretiens prévus avec le département d'Etat et le centre de promotion des exportations du département du Commerce ont été annulés à la dernière minute, sans explication satisfaisante.»

Il ajoute : «Nous sommes très déçus de la réticence de la CIA (Central Intelligence Agency) et de la NSA à rencontrer notre délégation, en dépit de préparatifs avancés.» Les deux agences auraient finalement considéré cette rencontre comme «inappropriée.»

Les premières discussions avec la Commission du renseignement de la Chambre des représentants, des fonctionnaires du département de la Justice, et avec l'ancien directeur de la CIA Jim WOOLSEY, avaient pourtant été jugées «excellentes» par Carlos COELHO.

Quoiqu’il en soit, les demandes d'explication formulées par le Comité européen sur le système d'interception Echelon sont restées sans réponse… Déséquilibre des forces en présence ?

Source: NetEconomie (14/05/2001)

 

Echelon : Washington fait la sourde oreille à l'Europe

Le Comité sur le système d'interception Echelon du Parlement européen a écourté son séjour aux Etats-Unis. La plupart des rencontres prévues avec les autorités américaines n'ont pas été honorées.

Les demandes d'explication formulées par les trente-six parlementaires européens du Comité sur le système d'interception Echelon sont restées lettre morte.

Cette structure à laquelle appartiennent quatre eurodéputés français dont Catherine Lalumière et Alain Krivine, n'est pas une véritable commission d'enquête, le Parlement européen en ayant refusé la création lors d'un vote en juillet 2000.

>Entrevues annulées et séjour écourté

Tant à la CIA, au Département d'Etat, qu'à la National Security Agency (NSA), l'organisme qui pilote les activités d'Echelon de par le monde, l'idée d'un entretien avec des députés européens a été jugé « inappropriée » et les entrevues ont finalement été annulées à la dernière minute.

Par la voie de son président Carlos Coelho, le Comité a exprimé sa déception face « à ces réticences » des autorités américaines à collaborer. En conséquence, les eurodéputés, présents depuis lundi dans la capitale fédérale, ont décidé d'écourter de 36 heures leur séjour outre-Atlantique.

Un système créé pendant la guerre froide

Le cas Echelon embarrasse périodiquement les relations entre l'Europe et les Etats-Unis. Ce système d'écoute électronique créé au tout début de la guerre froide, en 1947, pour surveiller et contrecarrer les initiatives soviétiques, servirait maintenant à espionner les « partenaires » des Etats-Unis, au profit des intérêts économiques et stratégiques américains.

Autre fait marquant, les principaux bénéficiaires d'Echelon seraient, outre certaines multinationales américaines, des pays anglophones (Grande-Bretagne, Australie, Nouvelle-Zélande et Canada), qui pour la plupart hébergent sur leur sol l'infrastructure de ce système d'écoute.

Manque de pouvoir du Parlement européen

A Bruxelles, cette confusion des genres pose problème. De rapports en commissions d'enquête, les autorités européennes font feu de tout bois et clament leur indignation devant ces pratiques.

Mais la politique de la porte close adoptée aujourd'hui par Washington semble cohérente si l'on considère le peu de pouvoir dont dispose en la matière un organisme comme le Parlement européen, pour ne pas parler de l'actuel Comité (temporaire) sur le système d'interception Echelon.

Une prise de position du Parlement européen condamnant le système Echelon n'aurait en l'espèce guère plus de conséquences qu'une résolution adoptée par le Conseil de l'Europe sur le respect des Droits de l'Homme en Tchétchénie.

Source: 01 Informatique (11/05/2001)

 

Echelon : les US claquent la porte aux Européens

Séjour aux Etats-Unis écourté pour la commission d'enquête du Parlement européen sur le réseau d'écoute Echelon. Les entretiens des eurodéputés avec les départements d'Etat et du Commerce ont été annulés. Les membres de la commission "soucieux et consternés" ont quitté le sol américain 36 heures avant leur départ prévu.

Nicole Fontaine, la présidente du Parlement européen déclare dans un communiqué qu'elle "regrette profondément que le département d'Etat, celui du Commerce, la CIA et la NSA aient annulé les entretiens, fixés au préalable, avec la délégation du Parlement européen dirigée par Carlos Coelho." La commission temporaire sur le système d'interception Echelon mise en place en septembre 2000 s'est rendue cette semaine aux Etats-Unis pour y rencontrer différentes autorités. Le système d'écoute des communications mondiales contrôlé par les Américains inquiète les Européens qui soupçonnent les Etats-Unis de l'employer à des fins d'espionnage industriel. "En prenant une telle décision [de ne pas rencontrer la délégation] les autorités américaines ont empêché les membres de notre commission temporaire (...) d'effectuer correctement leur travail" poursuit Nicole Fontaine avant de demander aux autorités gouvernementales américaines de "revoir cette décision".

Carlos Coelho, le président portugais de la commission était accompagné d'une dizaine de députés qui se sont déclarés "soucieux et consternés". En guise de protestation ils ont quitté le sol américain ce jeudi 10 mai, 36 heures avant le départ prévu. La CIA et la NSA auraient jugé toute rencontre "non appropriée". "Tout ce dont les responsables des services de renseignement auraient été autorisés à parler avec une délégation étrangère sur le sujet a déjà été dit publiquement" s'est justifié le porte-parole de la CIA cité par Associated Press. L'AFP rapporte que de son côté le département d'Etat (correspondant à notre ministère des Affaires étrangères) a indiqué avoir "décliné" une demande de rendez-vous en prétextant que "les affaires de renseignements ne relèvent pas" de sa compétence.

Un vrai feuilleton diplomatique

Avant leur départ, les eurodéputés auront tout de même rencontré certains des interlocuteurs prévus. Comme le souligne l'AFP, Carlos Coelho a ainsi pu se féliciter de "discussions excellentes" avec la commission du renseignement de la Chambre des représentants, des fonctionnaires du département de la Justice et l'ancien directeur de la CIA Jim Woolsey. Par ailleurs la délégation a pu s'entretenir avec les défenseurs des libertés individuelles et de la vie privée parmi lesquels des représentants de l'American civil liberties union (Aclu) et de l'Electronic privacy information center (Epic), deux associations très actives sur le sujet.

Echelon est soupçonné de servir à l'espionnage industriel au profit d'entreprises américaines et d'empiéter sur la vie privée des citoyens européens. La commission, qui fera un compte-rendu de sa visite mardi 15 mai, doit rendre un rapport sur Echelon à la fin du mois. En octobre 2000, le député Arthur Paecht rendait un rapport parlementaire sur le sujet . "Oui, il existe bien un vaste système d'interception et de traitement des informations nommé Echelon. Il est organisé en réseau. Il s'agit d'ailleurs du seul système multinational connu," notait-il dans ses conclusions en qualifiant Echelon de "danger pour les libertés publiques et individuelles."

Source: Vnu Net (11/05/2001)

 

Echelon : la NSA pose un lapin à l´Europe

La NSA et la CIA ont refusé de recevoir, à Washington, les députés européens qui devaient enquêter sur Echelon, le système américain d´interception des communications.

Décidément, l´enquête du Parlement européen sur les grandes oreilles américaines se révèle être semée d´embûches. Après les difficultés d´Alain Krivine, député européen et membre de la commission Echelon, pour obtenir un visa d´entrée aux Etats-Unis ( Lire Alain Krivine : " Je n´attends pas grand-chose des auditions sur Echelon " ) , la délégation européenne a quitté Washington précipitamment jeudi 10 mai. La raison : le groupe de députés a du mal à avaler l´attitude des autorités américaines qui les a méchamment snobés . En premier lieu, le Département d´Etat américain ( l´équivalent de notre ministère des affaires étrangères) et le Département du commerce ont tout simplement annulé les rendez-vous calés avec le groupe de députés européens. " A la dernière minute et sans explication satisfaisante " selon Carlos Coelho qui préside la commission Echelon.

« Nous retournons en Europe »

Comme si cela ne suffisait pas, les représentants du Parlement européen ont également essuyé un refus de la part des services de renseignements américains. "Nous sommes très déçus par le refus de dernière minute de la CIA (Central Intelligence Agency) et la NSA (National Security Agency) de rencontrer notre délégation en dépit préparatifs avancés qui avaient été effectués. En conséquence, nous écourtons notre visite à Washington et retournons en Europe immédiatement " expliquait, jeudi 10 mai, Carlos Coelho. Ce voyage aux Etats-Unis constituait le dernier temps des auditions menées par la commission Echelon avant la rédaction du rapport durant les semaines à venir. Un rendez-vous manqué. Les députés ont tout de même pu rencontrer des membres de la Chambre des représentants, un ancien patron des renseignements américains, et des responsables du département américain de la Justice. La délégation a également auditionné des membres des organisations non-gouvernementales de défense de la vie privée comme l´ACLU ou l´Epic (Electronic Privacy Information Centre). Maigre consolation...

L'ennemi public n° 1?

Alain Krivine devait partir à Washington du 8 au 11 mai, au sein de la délégation de la commission d'enquête du Parlement européen sur le réseau d'espionnage Echelon. Jeudi 3 mai à 9 heures, l'ambassade américaine de Bruxelles l'informe que sa demande de visa est bloquée pour enquête par le Département d'Etat. En voyant son nom, l'ordinateur a vu rouge, car notre camarade avait toujours été interdit d'entrée aux Etats-Unis. Bref, l'ambassade lui conseille d'annuler son voyage... La riposte est immédiate. A l'ouverture de la séance plénière du Parlement, à 11 heures, notre camarade fait un "rappel au règlement" et informe les députés: "Nous ne devons pas accepter que le gouvernement américain décide la composition des délégations de notre Parlement..." Une grande partie des députés applaudit, pour de bonnes ou de moins bonnes raisons... A la demande de F. Wurtz, président du groupe de la Gauche unitaire européenne, la présidente du Parlement, N. Fontaine, intervient par écrit et par oral auprès des autorités américaines. Plusieurs groupes politiques (la GUE, les Verts, les radicaux, les socialistes) laissent entendre que leur représentant ne partira pas à Washington si l'exclusive reste jetée contre Krivine; presse et radio s'en mêlent et, la nuit suivante, le Département d'Etat américain envoie à l'ambassade la consigne d'accorder le visa. C'est ainsi que notre camarade est parti mardi à Washington, dans la délégation officielle du Parlement européen, enquêter sur les activités du FBI, des CIA et NSA... pour voir si Echelon existe...

Source: Transfert (11/05/2001)