Opération Fi@t-Lux, Soft-Landing et alii

 

Les services de renseignement US adoptent Convera

In-Q-Tel, organisation créée par la CIA, charge Convera du développement de technologies destinées à la sphère du renseignement américain.

I n-Q-Tel (www.in-q-tel.org), organisation créée en 1999 par la CIA - Central Intelligence Agency, a signé un contrat de développement et d'investissement avec la société Convera, éditeur américain de solutions de recherche et de catégorisation.

Structure de capital-risque dotée d'un budget annuel d’environ 30 millions de dollars, In-Q-Tel a pour principale mission de mettre en relation des entreprises développant des technologies innovantes avec les agences fédérales chargées de la défense des intérêts américains.

Le contrat d’un montant de 1,5 million de dollars passé avec la société Convera, doit contribuer à financer le développement de technologies stratégiques destinées aux autorités officielles américaines spécialisées dans le renseignement et la sécurité intérieure. En parallèle, In-Q-Tel bénéficiera de "warrants" de deux ans sur l'achat de 137 711 actions courantes de Convera.

Si l’on en croit le communiqué publié lundi par l’éditeur (www.convera.com), les applications développées dans le cadre de cette opération seront fournies dans les six mois à venir.

Actuellement, la solution de recherche et d'indexation de Convera serait utilisée par plus de 200 organismes gouvernementaux à travers le monde, dont 75 institutions de renseignement et de maintien de l'ordre.

"La possibilité d'ajouter des applications multimédias et/ou des outils d'autres éditeurs, rend la plate-forme ouverte RetrievalWare de Convera particulièrement intéressante pour le marché américain du renseignement et de la sécurité", a souligné Gilman LOUIE, Président d'In-Q-Tel.

Outre la CIA, Convera compte parmi ses références : le FBI (Federal Bureau of Investigation), les ministères américains de la justice et de la défense, le Département d'Etat américain, le Foreign & Commonwealth Office britannique, le bureau allemand de lutte contre la fraude fiscale (Steuerfahndung des Finanzamts Chemnitz), mais aussi de nombreuses entreprises privées, dont PSA Peugeot Citroën en France.

Source: NetEconomie (14/04/2003)

 

In-Q-Tel : un investisseur pas comme les autres

Parmi les multiples investisseurs américain, In-Q-Tel est un cas à part. Non seulement l'entreprise est un « investisseur privé à but non lucratif » (sic), mais encore, elle appartient à un acteur dont le poids n'est pas que financier, la CIA. Enquête sur ce mécène très spécial.

Un incubateur d'outils pour espions. Voilà comment pourrait se résumer In-Q-Tel, cet investisseur pas comme les autres - dont la maison mère n'est autre que la CIA.

Une filiation pour le moins incongrue qui vise à tisser des liens étroits entre le monde de l'espionnage, de la finance, et des technologies (notez la référence de « Q » - le chercheur, et fournisseur de gadgets, des James Bond - dans le nom de l'entreprise !).

Mais, plutôt que la recherche du profit, ce qui guide les investissements de cet atypique capital-risqueur est l'utilité de produits ou de technologies pour la CIA et ses homologues.

« Notre mission est de découvrir des technologies innovantes, susceptibles d'aider la CIA et plus généralement la communauté du renseignement dans l'accomplissement de son travail. Nous devons aussi aider la CIA à se maintenir à l'avant-garde », explique-t-on chez In-Q-Tel. Pourtant, l'investisseur se défend d'être une simple branche de la CIA : « Nous sommes étroitement liés à l'Agence mais restons indépendants. »

Un gros portefeuille de produits dédiés à l'espionnage

Créé en 1999 et doté d'un budget annuel de 30 millions de dollars, ce capital-risqueur bien particulier a déjà financé une vingtaine d'entreprises. Bon nombre des investissements sont directement liés à la problématique d'accès sécurisé à des données en ligne. C'est notamment le cas de Zaplet (gestionnaire d'e-mail sécurisé, orienté serveur) ou de SafeWeb (produit de sécurisation d'extranet).

Egalement logique, par rapport aux besoins supposés de la CIA, Intelliseek propose des outils automatisés de recherche, d'agrégation de données et de gestion de la connaissance, applicables à de vastes volumes d'informations disparates, tandis que Graviton travaille à l'élaboration de capteurs pouvant communiquer entre eux sans fil.

Mais, au risque de décevoir, ne figurent pas que des créateurs de produits pour espions (ou de l'idée que l'on s'en fait). Par exemple, Browse3D produit un navigateur Web original, permettant à l'utilisateur de visualiser l'ensemble des pages qu'il parcourt. Innovant, mais intuitivement peu essentiel pour le monde de l'espionnage.

Au total, les entreprises au portefeuille de In-Q-Tel semblent parfois disparates, mais fournissent - et ce n'est pas le moindre de leur intérêt - une sorte de cartographie des technologies jugées utiles par la plus grosse agence de renseignement au monde qu'est la CIA. Un intérêt que n'aurait sans doute pas dénigré « Q ».

Source: 01 Net (19/07/2002)

 

Quand Enron employait des agents de la CIA

Enron s'est aussi servie des moyens d'espionnage humains et électroniques de la nation américaine.

"Tout le monde se foutait de la morale, tout du moins à la direction. L'ambiance était très confiante et Enron pouvait compter sur l'aide du gouvernement américain" a confié un haut dirigeant initié de Washington, proche de plusieurs enquêtes secrètes sur cette société.

"Il y a eu au moins 20 agents de la CIA parmi le personnel d'Enron dans les 8 dernières années. Ils bénéficiaient de congés sabbatiques tout en étant payés" "Ils formaient des employés d'Enron au renseignement et à la sécurité, ils ont aussi travaillé dans d'autres sociétés à travers le monde. C'est grâce au renseignement qu'Enron a été capable de gagner des milliards de dollars dans de juteux contrats en Asie, Amérique du sud et Europe."

"En fait le rôle des agents de la CIA était de fournir des informations détaillées sur les offres faites par des entreprises étrangères sur des projets intéressants Enron." "Ils se servaient à la fois de l'espionnage humain classique et du plus moderne espionnage satellitaire appelé "Echelon". Les satellites interceptent e-mails, conversations téléphoniques et fax, récupérant ainsi tous les détails de l'activité économique."

"Avec ces informations, Enron était capable de faire pression sur les gouvernements étrangers au travers de personnes très influentes au sein du gouvernement américain. Par exemple Enron aurait pu dire à une autorité étrangère, comme l'Arabie Saoudite ou l'Inde : 'Notre gouvernement ne sera pas très content sauf si Enron obtient le contrat'"

"Amnesty International cite Enron pour infraction aux droits de l'homme pour avoir soudoyé des policiers et des fonctionnaires en Inde, pour avoir brisé la contestation de la construction de la centrale électrique de 2,8 milliards de dollars à Dabhol."

"C'est grâce à des employés formés par la CIA et grâce à la collecte d'informations que Enron a pu 'imposer sa volonté aux riverains de Dabhol." A Dabhol, l'opposition aux manoeuvres de la CIA-Enron est devenue si importante en Aout dernier que le vice-président Dick Cheney a supplié des hauts responsables du gouvernement indien de soutenir le bouclage du projet Enron.

L'initié de Washington révèle : "L'utilisation de la CIA pour le renseignement économique a débuté avec le président George Bush père a explosé sous le président Clinton alors que même le ministère du commerce était infiltré par des agents de la CIA."

"Clairement, des espions américains ont trempé dans des affaires de renseignement économique" Une source proche de la CIA révèle : "Le confortable contrat entre Enron et la CIA permettait aux espions prêtés de revenir dans la CIA avant qu'Enron ne s'effondre".(cf départ d'André Le Gallo).

"Maintenant, ce qui énerve les enquêteurs du ministère de la justice, c'est qu'un agent de la CIA a été compromis par un pays étranger. L'avidité financière d'Enron en a rendu beaucoup vulnérables au chantage." " Nous savons que des espions d'au moins trois pays européens (France, Allemagne, Italie) sont très intéressés par les détails de l'affaire Enron. Ce truc pourrait devenir le plus grand des scandales !"

Ces informations nous semble coller parfaitement avec les enjeux économiques et politiques en afghanistan. En effet Enron depuis quelques années déjà, finançait indirectement le réseau d'El quaida pour s'assurer le bon déroulement d'un projet de construction d'un pipeline qui traverserait l'afghanistan.(cf précédent article sur Enron)

Ironie du sort une délégation afghane (talibans) avait même été invité quelques jours sur le sol Américain en 1997 pour discuter "business"..

Source: Guerre-Eco (28/05/2002)

 

Du pantouflage au soft landing

La collusion privé/publique pour remporter des marchés semble acquise aux Etats-Unis contrairement à la France où les services de renseignements semblent placer une limite à s’investir dans les affaires économiques.

La perte du marché par Dassault aviation, les prises de participations par SAIC (dirigée par des anciens de la NSA) dans des sociétés développant des systèmes de chiffrements tel Certplus ou Gemplus, le rachat de sociétés proposant l’anonymat sur Internet comme la société safeweb par IN-Q-Tel (fonds de la CIA), l’intérêt soudain pour le système d’exploitation libre Linux (SELinux distribution Linux pilotée par la NSA) ou bien encore les enjeux cachés du GPS où les américains bien qu'ils aient perdu une bataille avec le lancement effectif de Galileo, n’en resteront sans doute pas là…

Ces quelques exemples nous interpellent et nous incitent à réfléchir sur la pensée stratégique à long terme de l’Europe et de la France qui reste tout de même un des moteurs essentiel de la construction européenne. Ce qu’il est important d’appréhender c’est le fait que la prochaine guerre ne se fera pas sur un terrain de puissance militaire (armement) mais sur un terrain économique : la mise en place de stratégies dont l’enjeu est la maîtrise et le contrôle de l’information (cf affaire de l’OSI) pouvant éventuellement servir des intérêts militaires.

En clair la guerre de l’information ne peut être menée exclusivement par des militaires n’ayant pas de background économique ou informatique et ayant une vision limitée dans ces domaines.

Ce que l’on ressent aisément outre-Atlantique lorsque l’on analyse les postes proposés au sein de la NSA ou de la CIA, nulle part il n’est question de recrutement au sein de ces agences de personnel militaire mais bien de civils ayant des connaissances en finance, système d’information ou analyse marketing: exemple : auditor : Applicants are required to have a BA/BS (Bac +4) in: accounting, finance, information systems, or business management with a solid academic record. Salary : 31000$ to 55694 $.

Ainsi, je vous recommande la lecture du roman « Opération Fiat Lux » qui ose dire en utilisant de faux noms (à vous de replacer les éléments dans leur contexte mais la lecture de certains articles de guerreco.com devrait vous y aider) ce que certains décideurs politiques en Europe (encore bercée par la douce mélodie de l’American way of life) se refuse à admettre. Quand les entreprises privées américaines (collaborent ?) utilisent des techniques du renseignement pour gagner des parts de marché, les entreprises européennes (la plupart), se contentent de pratiquer une veille dite stratégique bien peu offensive.

Ce n’est pas un hasard si dans tous les pays francophones ou autres l’on retrouve aussi une plus grande proportion d’associations caritatives ou plutôt de « covert-action »... de sociétés privées visant à propager la culture et la langue anglophone car c’est aussi cela la maîtrise de l’information, que la langue soit comprise par la majeure partie des pays… Par exemple pourquoi Microsoft finance certains pays, fait dons de centaines d’ordinateurs et forme à l’Os des pays francophones ou anciennes colonies européennes (Canada, Algérie, Afrique du nord) ? Pour Assurer une certaine dépendance comme le fait le système Echelon ?.

Rien n’est jamais gratuit…même si nous nous félicitons de ces initiatives, nous savons qu’il y a très souvent derrière de telles opérations, un objectif financier ou tactique et les ONG sont devenus des caisses de résonances idéales dans certaines opérations (cf guerre du Golfe et le Kosovo avec les contrats de la reconstruction).

Source: Guerre-Eco (Date ?)

 

Opération Fiat Lux

Nous avons reçu le livre Opération Fiat Lux des Editions Rocher. Ecrit par Thomas O'Neil et Jean de Kerily ce roman raconte comment un grand groupe français victime d'un crack boursier sans précédents enquête et découvre une manipulation orchestrée par un fonds d'investissement proche de la NSA. Un récit basé sur une enquête approfondie sur les liens industries-NSA et sur une analyse précise de la stratégie américaine de "supériorité de l'information". Un récit passionnant, facile à lire avec certains faits tirés de la réalités.

Source: Zataz (20/04/2002)

 

Un ouvrage sur le contrôle de la société de l'information et la NSA

Alors que certains inventent de mystérieux et obscurs complots des services de renseignement et du lobby militaro-industriel américain (cf l'affaire Meyssan), d'autres affaires, pourtant avérées, restent dans l'oubli.

Et si tout ce battage médiatique autour du réseau Echelon ou des théories fumeuses de Meyssan servait finalement la stratégie américaine de "supériorité en matière d'information" en diffusant un écran de fumée sur des programmes plus inquiétants visant au contrôle de la société de l'information ?

C'est en substance ce que se demandent les auteurs d'un roman récemment paru aux Editions du Rocher, "Opération Fiat Lux". L'ouvrage, parfaitement documenté, décrit comment un groupe de télécommunications français est victime d'une gigantesque manipulation financière. Manipulation derrière laquelle ils découvrent l'implication d'un fonds d'investissement contrôlé par la NSA.

Au delà de la fiction, c'est en fait tous les liens entre la NSA et les industries privées notamment dans le domaine des télécommunications et de l'informatique que les auteurs décryptent. Des liens organisés et structurés au plus grand bénéfice de la NSA, qui a non seulement en charge la certification des produits de sécurité informatique, mais également les interceptions de communication.

Soucieuse de faire face à la montée de la cryptographie et au développement des fibres optiques, la NSA tente ainsi de nouer des relations (il s’agit souvent de chantage) en amont avec la plupart des industriels de la société de l’information. Une application concrète du Joint Vision 2010 et de la stratégie américaine pour le contrôle de la société de l’information.

Pour en savoir plus : fiat-lux.info

Il s'agit d'un roman, néanmoins c'est peut être la meilleure façon de réaliser une initiation du public à ce genre de problématique...

Source: Guerre Eco (17/04/2002)