Tu me fends l'hacker...

 
 

Les trois quarts des Français n’ont aucune idée de ce qu’est un hacker. Un sondage publié par powow.net met à jour ce que M. Tout-le-monde connaît sur ce mystérieux personnage.

Savez-vous ce qu’est un hacker ? A cette question, 75 % des Français répondent par la négative.Commandé par powow.net, un sondage Ipsos rappelle que l’univers du hacking est opaque. Intéressant : à la question trois – il y en a sept – est introduit le terme "pirate informatique" et cette fois, les réponses sont beaucoup plus affirmées. 12 % seulement des sondés choisissent de ne pas se prononcer si on leur demande de définir un pirate informatique. 

Cette question de vocabulaire n’a rien d’anodin. La zone est sensible : pirate reste connoté d’un passé peu glorieux. Mais, pour Jean-Pierre Millet, avocat qui s’est fait une spécialité de défendre ces spécialistes des réseaux, les deux termes sont synonymes : "Le hacker est un navigateur passionné et presque toujours désintéressé. S’il peut lui arriver de braver certains interdits, de franchir les limites, c’est parce qu’il considère que la toile est un espace de liberté." Le grand public n’a pas la même perception. Un tiers des personnes interrogées classe le hacker dans la case "délinquant", 44 % dans celle "jusqu’au-boutistes de la technologie". Délinquant, le hacker ? Les services de police n’en sont pas convaincus. Pour le responsable du Sefti (Service d’enquête sur les fraudes aux technologies de l’information), "il n’y a pas de problème hacker. Il y a des "bons" et des "mauvais", certes. Mais 80 % des intrusions informatiques dans les serveurs d’entreprise sont le fait des salariés de la boîte." Pour lui, le hacker, version chevalier blanc "met le doigt où ça fait mal, met à jour les défaillances d’un système". 

De War Games à la fracture numérique

Sur cette question de définition, les réponses du sondage ont été affinées selon l’âge. Mais bizarrement, les moins de 35 ans rejoignent leurs aînés sur le sujet et les différences sont minimes. "En fait, le tournant se fait plutôt vers la cinquantaine", commente Thomas-Xavier Martin, ex-gendarme, spécialiste de la sécurité informatique . Pour lui, le quidam moyen ne comprend déjà pas comment marche un ordinateur. Alors le hacking… "Dans les années 80, c’était encore pire. Seuls quelques privilégiés avaient accès aux machines et les fantasmes étaient beaucoup plus prégnants. Il y avait une sorte de paranoïa qui a atteint son optimum avec la sortie de War Games", explique-t-il. Ce film, grand succès à l’époque, racontait l’histoire d’un gamin qui rentre dans les ordinateurs du FBI et manque de déclencher une troisième guerre mondiale. Quinze ans plus tard, le hacker est toujours inconnu pour le grand public. Il existe pourtant une nette différence, sur ce plan, entre diplômés et non diplômés. À la question "Savez vous ce qu’est un hacker ?", 95 % des personnes ayant un niveau primaire répondent qu’elles n’en ont pas la moindre idée. Le chiffre chute à 55 % pour les diplômés de l’enseignement supérieur. Qui a parlé de fracture numérique ? 
 

Un bug dans la traduction 

Pirate a le même sens en anglais qu'en français. Le terme de hacker, par contre, n'a pas d'équivalent dans la langue de Voltaire. Traduire hacker par pirate, commodité de langage fort prisée des médias francophones, entraîne souvent des contresens et fait opportunément le lit de ceux qui veulent voir dans l'Internet un espace de non-droit truffé de cyberdélinquants. L'agence de presse Reuters annonçait ainsi récemment, sur son fil d'actu américain, que des hackers avaient cassé un code de cryptage. Traduit en VF par la filiale française du média, les hackers en question se voyaient affublés du qualificatif de "pirates informatiques". Sauf qu'il s'agissait, en l'espèce, du rédacteur en chef d'un journal informatique et de professeurs d'universités on ne peut plus respectables… Incompétence des traducteurs, absence de terme "officiel" francophone, les hackers, que d'aucuns qualifient aussi de "bidouilleurs informatiques", passent ainsi souvent pour des délinquants. À tort : sans eux, Internet, comme l'informatique, ne seraient pas ce qu'ils sont.
 

Sondage Ipsos - Les français face aux piratages informatiques

Cette enquête a été réalisée par téléphone auprès d’un échantillon national représentatif de 1018 personnes, les15 et 16 décembre 2000, selon la méthodes des quotas (sexe, âge, profession du chef de ménage, après stratification par région et par taille d’agglomération). 
 

1/ Personnellement, avez-vous le sentiment que les données informatiques sensibles (numéros de carte bleue, dossiers de Sécurité Sociale, etc.) sont aujourd'hui bien protégées? (Réponses en fonction du niveau d'études)

 
Ensemble 
Primaire 
%
Secondaire 
%
Technique 
%
Supérieur
%
Très bien protégées
3
5
2
3
1
Plutôt bien protégées
23
30
20
22
24
Plutôt mal protégées
43
30
48
41
46
Très mal protégées
27
24
26
32
27
Ne se prononce pas
4
11
4
2
2

 2/ Savez-vous ce qu'est un "hacker" ?  (Réponses en fonction du niveau d'études)

 
Ensemble 
Primaire 
%
Secondaire 
%
Technique 
%
Supérieur 
%
Oui, vous savez
25
5
18
17
45
Non, vous ne savez pas
75
95
82
83
55
Ne se prononce pas
-
-
-
-
-
 
100
100
100
100
100

3/ Les pirates informatiques qui évoluent sur Internet, dont notamment ceux que l'on appelle « les hackers », sont-ils plutôt selon vous … (Réponses en fonction de l'âge)

 
Ensemble 
%
Moins de 35 ans 
%
Plus de 35 ans 
%
Des " jusqu'aux boutistes " de la technologie, passionnés par les développements de l'informatique
44
47
41
Des délinquants
32
29
34
Des dissidents, des personnes qui refusent le système
12
18
8
Ne se prononce pas
12
6
17
 
100
100
100

4/ Pour chacun des qualificatifs suivants, dites-moi si il s'applique plutôt bien ou plutôt mal à l'image que vous avez des pirates informatiques qui évoluent sur Internet, les hackers? 

 
S'applique plutôt bien
%
S'applique plutôt mal
%
Ne se prononce pas
%
Brillant
67
24
9
Joueur
67
25
8
Jeune
66
23
11
Dangereux
64
30
6
Curieux
63
29
8
Criminel
33
59
8
Sympathique
24
64
12

5/  A votre avis, quelqu'un qui télécharge de la musique sur Internet ou qui copie un logiciel informatique pour son usage personnel doit-il être considéré comme un pirate informatique?

A déjà téléchargé de la musique sur Internet
A déjà copié des logiciels pour son usage privé
 
Ensemble
%
 
Oui
%
Jamais
%
 
Oui
%
Jamais
%
Oui, tout à fait
14
 
3
8
 
5
16
Oui, plutôt
17
 
13
15
 
9
18
Non, pas vraiment
40
 
37
51
 
42
40
Non, pas du tout
24
 
45
26
 
43
21
Ne se prononce pas
5
 
1
-
 
1
5

6/ Selon vous, les pirates informatiques qui évoluent sur Internet s'attaquent plutôt, en règle générale... 

 
En premier
%
Ensemble des deux réponses
%
Aux entreprises
50
79
Aux institutions
24
58
Aux particuliers
14
34
Autres
-
1
Ne se prononce pas
12
12

7/ Selon vous, quelle est la motivation principale des pirates informatiques, les hackers, qui évoluent sur Internet ? 

 
En premier
%
Ensemble des deux réponses
%
Le défi technique
40
63
L'argent
34
52
L'amusement
8
28
Le sentiment d'appartenir à un groupe différent
7
23
Le partage de l'information
4
16
Autre
-
1
Ne se prononce pas
7
7

 

Source: Transfert (11/01/2001)
 

Les Français face au piratage

Selon un sondage Ipsos effectué pour Powow.net en décembre auprès de 1 018 personnes, 70 % des français interrogés estiment que les ~données informatiques sensibles, numéro de carte bleue, dossiers de sécurité sociale, sont plutôt (43 %), voire très mal (27 %) protégées. 79 % des français pensent que les pirates informatiques s'attaquent surtout aux entreprises, 58 % aux institutions et 34 % aux particuliers.

75 % des personnes interrogées ne savent pas ce qu'est un «~hacker~». Toutefois, sa traduction française «~pirate informatique~» leur parle davantage. Pour 44 % ce sont des «~jusqu'aux boutistes~» de la technologie passionnés par les développements de l'informatique, pour 32 %, des délinquants, et pour 12 % des dissidents, des personnes refusant le système.

67 % jugent le «~hacker~» plutôt brillant, joueur, 66 % jeune, 64 % dangereux, 63 % curieux, 33 % criminel, 24 % sympathique. 31 % des personnes interrogées estiment qu'une personne téléchargeant de la musique sur Internet ou copiant un logiciel informatique pour son usage personnel doit être considéré comme un pirate informatique, contre 64 % d'opinion négative.

40 % des français interrogés estiment que le défi technique est la motivation principale des pirates informatiques, contre 34 % l'argent.
 


Source: Atelier BNP Paribas (12/01/2001)
 

Dis, c'est quoi un hacker ?

Selon une récente étude de Canal Ipsos, trois quarts des français ignorent la définition du terme "hacker". Pourtant, les pirates informatiques ne leur sont pas inconnus, et leur inspirent des sentiments ambivalents…

Selon une étude de Canal Ipsos et Powow.net intitulée "Les Français face au piratage informatique", seuls 25% des personnes interrogées savent ce qu'est un hacker. Le terme de "pirates informatiques" par contre leur semble plus parlant. Et l'image de ces derniers n'est pas forcément négative : 44% des sondés pensent que les pirates informatiques sont "des "jusqu'aux boutistes" de la technologie, passionnés par les développements de l'informatique". Malgré tout, pour 32 % des français, ils ne sont rien d'autre que des délinquants, ou des dissidents (12%). Ce qui ne les empêche pas d'être vus comme des personnages brillants (67%), joueurs (67%), jeunes (66%), curieux (63%), mais aussi dangereux (64%). Par ailleurs, à la question : "Quelqu'un qui télécharge de la musique sur Internet peut-il être considéré comme un hacker ?", 64% des français répondent non. Ce pourcentage augmente chez les personnes ayant déjà téléchargé de la musique en ligne (82% de non, contre 77% chez les gens n'ayant jamais copié des Mp3). De même, selon 50% des personnes interrogées les pirates s'attaquent tout d'abord aux entreprises et leur motivation première est le défi technique (40%), suivie de près par l'argent (34%), et de très loin par le goût du jeu (8%). Cependant, même si l'image des hackers n'est pas véritablement négative, 70% des personnes sondées estiment que les données informatiques, tels que les numéros de cartes bleues ou de Sécurité Sociale, sont mal protégées. Aussi hésitent-ils à faire des transactions sur le Net.
 


Source: Les News.Net (16/01/2001)